Ostéotomie tibiale de valgisation
L’ostéotomie tibiale de valgisation est une technique chirurgicale dite «conservatrice» utilisée dans le traitement de l’arthrose du genou aux stades précoces d’évolution, par opposition aux techniques non conservatrices comme les prothèses de genou. L’arthrose interne du genou est favorisée par une anomalie de l’axe du membre inférieur (genu varum, comme «Lucky Luke»). Quand il existe un défaut d’axe, les contraintes sont mal réparties et le poids du corps s’applique plus sur le côté interne, en accélérant l’usure du cartilage. Lorsque celle-ci n’est pas trop importante, on peut proposer de freiner son évolution en modifiant l’axe du genou par une ostéotomie. C’est l’ostéotomie tibiale de valgisation. |
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Cette ostéotomie peut être réalisée de 2 façons différentes soit en « ouvrant » la partie interne du tibia (c’est l’ostéotomie tibiale de varisation par addition interne) soit en « fermant » sa partie externe (ostéotomie de soustraction externe). Le choix de l’une ou l’autre de ces 2 techniques opératoires est au choix de votre chirurgien selon des paramètres qu’il vous expliquera.
Le diagnostic d’arthrose interne est confirmé par l’examen clinique et les radiographies. La radiographie retrouve une arthrose du compartiment interne et quantifie son stade de gravité. Elle permet de calculer l’axe du membre afin d’évaluer l’importance de la correction à apporter. Une IRM peut compléter le bilan. Nous réalisons des ostéotomies avec des guides de coupes sur mesure spécifiquement créés en imprimerie 3-dimensions pour corriger votre déformation, pour cela nous vous prescrirons un scanner muni d’un protocole d’acquisition d’images spécifique à réaliser avant l’intervention. |
Le risque de survenue d'une infection post-opératoire est exceptionnel mais n'est jamais nul, il augmente en cas d’immunodépression (diabète, surcharge pondérale, tabagisme, insuffisance hépatique, maladie du sang, etc…). Afin de ne pas augmenter ce risque, certaines précautions doivent être prises, aussi bien par vous que par l'équipe chirurgicale.
Le sevrage tabagique devra être complet et effectif 1 mois avant l’intervention et s’il n’est pas définitivement acquis prolongé au minimum 6 mois après l’intervention.
En cas de symptômes d'une infection évolutive, vous devrez prévenir votre chirurgien et vos médecins afin qu'une antibiothérapie adaptée soit éventuellement prescrite et que l'intervention soit différée. Si vous êtes diabétique, l'hémoglobine glyquée devra être proche de la normale, c'est un bon marqueur de l'équilibration de votre diabète (votre médecin traitant et le diabétologue sont les meilleurs garants de votre suivi).
La veille et le matin de l'intervention, vous devrez prendre une douche avec un produit à base de savon chirurgical ou de désinfectant (bétadine/hibiscrub). Eventuellement, le site opératoire sera dépilé par une crème dépilatoire ou une tondeuse (le rasage est déconseillé). Il vous faut éviter toutes plaies ou excoriations cutanées en regard du genou à opérer.
Au moment de l'intervention, le médecin anesthésiste administrera une antibiothérapie dite « prophylactique ». N'oubliez pas au moment de la visite chez le médecin anesthésiste de lui faire part de vos éventuelles allergies aux antibiotiques et de tout autres types d’allergie.
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale, rachianesthésie ou loco-régionale.
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Pour éviter un hématome un drain sera laissé en place dans la cicatrice. Après l’intervention, votre chirurgien autorisera votre sortie de l’hôpital avec les ordonnances de soins nécessaires (pansement, antalgiques, anticoagulants, kinésithérapie) et un arrêt de travail. Les pansements stériles devront être réalisés par une infirmière diplômée d’état.
Le genou peut être au choix du chirurgien immobilisé ou non dans une attelle pendant la durée de la consolidation osseuse. Le lever est autorisé le jour même de l’intervention ou dès le lendemain. L’importance de l’appui autorisé durant la marche sera décidée par votre chirurgien en fonction du type d’ostéotomie et de sa solidité. La reprise d’un appui total est souvent différé de 2 mois.
La rééducation commence le jour même de l’intervention ou dès le lendemain et vise à maintenir vos amplitudes articulaires et votre trophicité musculaire. Un traitement anticoagulant sera prescrit pendant 6 semaines. La consolidation de l’ostéotomie sera surveillée en consultation.
La conduite automobile est possible dès la reprise de l’appui complet. La reprise des sports sera possible en général après 6 mois.
Il existe des complications spécifiques mais rares voir exceptionnelles que sont une raideur de genou par défaut de rééducation. Une fracture de la charnière osseuse lors de la manœuvre d’ouverture de l’ostéotomie qui peut nécessiter la mise en place complémentaire d’une agrafe osseuse ou une petite plaque d’ostéosynthèse. L’infection profonde est une complication très rare. Elle peut nécessiter une nouvelle intervention et la prescription d’un traitement antibiotique prolongé. Il vous est interdit de fumer, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d'infection ou de complications cutanées. Le sevrage tabagique doit être obtenu 1 mois avant l’opération et s’il n’est pas définitif au minimum prolongé les 6 mois suivants l’intervention. La non-consolidation de l’ostéotomie au-delà de 6 mois (pseudarthrose) (sevrage tabagique non suivi, infection, etc…) peut nécessiter une nouvelle opération. |
En cas de greffe osseuse prélevée sur le bassin, des douleurs ou un hématome peuvent survenir dans les suites postopératoires mais sont de bonne résolution avec le traitement médical. En cas d’ostéotomie par soustraction externe il existe un risque de lésion du nerf fibulaire commun et de ses branches de divisions. Un syndrôme de loge neuro-musculo-vasculaire est également exceptionnel mais grave et devra être diagnostiqué et traité chirurgicalement en urgence au risque d’une paralysie séquellaire définitive. Il existe des complications aspécifiques telles une thrombose veineuse profonde dit phlébite, un hématome qui nécessite exceptionnellement une ponction ou un drainage chirurgical, une algodystrophie,… Il y a des risques liés à l’anesthésie qui vous ont été notifiés par votre chirurgien mais réexpliqués précisément lors de la consultation d’anesthésie préalable à l’intervention. |
Toutes ces complications spécifiques de ce type de chirurgie ou non spécifiques potentiellement rencontrées pour tout acte chirurgical vous seront expliquées en détail lors de la consultation. Cependant cette liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle qu’elle soit bégnine ou grave peut survenir.
L’ostéotomie tibiale de valgisation est un geste chirurgical de moyenne complexité. Une fois la consolidation acquise, ce geste améliore significativement la gêne causée par un trouble d’axe et les symptômes de l’arthrose. Cette consolidation est acquise après 3 mois mais peut parfois être plus longue (jusqu’à 6 mois). Le matériel peut être ensuite enlevé (en général 1 an après la chirurgie), ce qui permettra d’obtenir un résultat optimal.
C’est un traitement efficace, qui soulage les symptômes avec de bons résultats et qui permet de retarder l’implantation d’une prothèse. Souvent l’arthrose continue d’évoluer, dans ce cas l’ostéotomie n’empêche pas la mise en place ultérieure d’une prothèse de genou. Chez les patients jeunes et actifs, cette solution est la plus adaptée.e.
L’ostéotomie tibiale de valgisation est un geste chirurgical réalisé dans le traitement de l’arthrose monocompartimentale interne du genou au stade débutant ou moyennement avancé. La récupération après chirurgie nécessite plusieurs semaines (consolidation de l’ostéotomie). La reprise des sports doit être progressive et réalisée sous contrôle médical en respectant les délais donnés par votre chirurgien.
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